L’inflation galopante bouleverse l’économie mondiale, mais certains secteurs en tirent étonnamment profit. Alors que le coût de la vie grimpe et que le pouvoir d’achat des consommateurs s’érode, certaines industries voient leurs profits s’envoler. L’immobilier, par exemple, connaît une forte demande malgré des prix en hausse, profitant des taux d’intérêt historiquement bas.
Les entreprises technologiques, elles, continuent d’engranger des revenus grâce à leur capacité à ajuster rapidement leurs prix et à innover en permanence. De même, les secteurs énergétiques et alimentaires parviennent à maintenir leurs marges, voire à les accroître, en répercutant les hausses de coûts sur les consommateurs.
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Plan de l'article
Les secteurs de l’énergie et des matières premières
La flambée des prix des matières premières a été avivée par la guerre en Ukraine, perturbant les chaînes d’approvisionnement mondiales. Les entreprises des secteurs de l’énergie et des matières premières ont vu leurs marges s’améliorer significativement grâce à cette inflation. Le prix du gaz, du pétrole, du blé et même du tournesol a grimpé en flèche, augmentant les coûts de production mais aussi les revenus des acteurs de ces marchés.
Les chiffres clés
- Prix du gaz : en hausse de plus de 50 % depuis le début du conflit en Ukraine.
- Prix du blé : augmentation de 30 % en un an.
- Prix du tournesol : hausse de 25 % sur la même période.
Les entreprises du secteur ont habilement su répercuter ces hausses sur les consommateurs finaux, maintenant voire augmentant leurs marges. Le prix du fret maritime a aussi connu une forte hausse, ajoutant une pression supplémentaire sur les coûts de production et de transport.
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La situation actuelle démontre une fois de plus la capacité des entreprises de ces secteurs à s’adapter et à prospérer en période d’inflation. Les bénéfices enregistrés par ces industries témoignent de leur résilience face aux chocs économiques et géopolitiques.
Les entreprises de grande distribution
Les entreprises de grande distribution profitent aussi de l’inflation, mais la situation est plus complexe. Les distributeurs et les industriels de l’agroalimentaire se renvoient la balle concernant leurs tarifs et taux de marge. Les prix des produits alimentaires continuent de s’envoler, ce qui impacte directement les consommateurs.
Données clés
- Insee : hausse des prix de 17 % depuis février 2021.
- Ménages : achats en recul de 3 % au quatrième trimestre 2022.
Bercy a trouvé un accord avec les grands distributeurs pour maintenir les prix bas, mais les consommateurs restent les grands perdants de l’inflation. Olivia Grégoire a tenté une opération de paniers à prix bloqués, qui s’est révélée infructueuse. Bruno Le Maire a aussi négocié avec les distributeurs, mais les ristournes concernent surtout les marques de distributeurs.
Acteurs du marché
Carrefour, dirigé par Alexandre Bompard, et d’autres distributeurs comme Intermarché, piloté par Thierry Cotillard, sont sous pression. La DGCCRF a promis de faire des contrôles pour surveiller les pratiques de prix. L’IGF a mis à jour un rapport sur l’évolution des prix des produits alimentaires, confirmant les tensions dans la chaîne de distribution.
L’excédent brut d’exploitation de l’industrie agroalimentaire a rebondi de 50 % au second semestre 2022, tandis que celui du commerce a progressé de 9 % par rapport à 2019. Le Journal du Dimanche a sollicité des groupes comme Barilla, Coca-Cola, Danone, Heineken, Kellogg’s, Lactalis et Nestlé, qui fabriquent des produits iconiques, pour comprendre leur position sur cette crise inflationniste.
Le secteur immobilier
L’inflation favorise clairement les propriétaires immobiliers. Les biens immobiliers, en tant qu’actifs tangibles, se comportent souvent comme une couverture contre l’inflation. Lorsque les prix augmentent, la valeur des propriétés a tendance à suivre la même trajectoire, permettant aux propriétaires de protéger leur patrimoine.
Avantages pour les propriétaires
- Valorisation des actifs : l’inflation pousse les prix des biens immobiliers à la hausse.
- Rendements locatifs : les loyers peuvent être ajustés à la hausse, améliorant les rendements des investisseurs immobiliers.
- Protection contre l’érosion monétaire : la détention de biens immobiliers protège contre la perte de pouvoir d’achat.
Atout | Impact |
---|---|
Valorisation des actifs | Augmentation de la valeur des biens |
Rendements locatifs | Augmentation des loyers |
Protection contre l’érosion monétaire | Maintien du pouvoir d’achat |
Toutefois, l’inflation peut aussi compliquer la situation pour les nouveaux acheteurs. La hausse des prix immobiliers et des taux d’intérêt rend l’accès à la propriété plus coûteux. Les banques, en réaction à l’inflation, augmentent leurs taux de crédit, ce qui accroît le coût des emprunts. Cela peut freiner la demande sur le marché immobilier, bien que les actifs existants continuent de prendre de la valeur pour les propriétaires actuels.
Les services financiers et les banques
L’inflation affecte aussi le secteur financier, avec des impacts variés sur les différents acteurs. Les banques centrales, comme la BCE et la Fed, réagissent en augmentant les taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation, ce qui a des effets multiples.
Avantages pour les banques
- Hausse des marges d’intérêt : l’augmentation des taux d’intérêt permet aux banques de prêter à des taux plus élevés, augmentant ainsi leurs marges.
- Rendements sur les dépôts : les produits d’épargne bénéficient de taux plus attractifs, attirant davantage de dépôts.
L’inflation pénalise les épargnants ayant des placements à taux fixe, dont la valeur réelle diminue. Les actions résistent mieux que les obligations, offrant une protection partielle contre la baisse du pouvoir d’achat. Les gouvernements voient leurs recettes fiscales augmenter en raison de la hausse des prix, mais doivent aussi faire face à des dépenses accrues. La valeur réelle de la dette gouvernementale diminue, ce qui peut être bénéfique pour les finances publiques.
Acteur | Impact |
---|---|
Banques | Augmentation des marges d’intérêt |
Épargnants | Valeur réelle des placements à taux fixe diminuée |
Gouvernements | Recettes fiscales augmentées, mais dépenses accrues |
La lutte contre l’inflation par les banques centrales, via la hausse des taux, peut aussi entraîner une récession. Les épargnants doivent donc adapter leurs stratégies pour naviguer dans ce contexte économique complexe.